Avant-propos :
L’avant propos de la partie précédente s’applique également a cette partie ainsi qu’aux éventuelles parties suivantes.
Politiques et politiciens :
Je m’excuse pour le retard, mais je n’avais pas une minute à moi, vu que malheureusement il faut travailler pour payer ses factures, surtout avec un paquet de cigarettes a 4euros70 et il m’en faut 3 par jour.
Dans cette partie je vais parler des 4 rencontres avec des activistes dans des partis / organisations politiques que j’ai fait après Nhar 3la 3ammar.
La première rencontre était avec Mr Ahmed FARHAT du PDP, je ne le connaissais pas avant, il m’a tout simplement appelé, le 24 ou le 25 mai, vers 10h du soir, il était très cordial, et il voulait me voir.
J’étais au centre ville, j’ai accepté, et on s’est vu 30 minutes plus tard au café théâtre.
Il faut dire que j’avais besoin de cette rencontre, « 9albi m3ebi ».
Ahmed était souriant, calme, très cordial, contrairement a moi, j’étais « mkachber », agité et a la limite de l’impolitesse.
Il s’est présenté, et on a commencé à parler. Pour lui sayeb sala7 était un signe d’espoir, que la jeunesse tunisienne n’a pas démissionné et ne pense pas qu’au foot comme on veut bien le faire croire.
Dans un élan d’ego je me suis permis de parler au nom de la jeunesse tunisienne (je n’aurais certainement pas du..), et je lui explique pourquoi la jeunesse tunisienne a donné son dos a la politique, je lui ai dis que pendant 20 ans, qu’a-t-elle fait cette opposition : s’opposer avec des « bayanet », avec des « 3amloulna w chadouna w me 5alwnech » ? avec une image négative qui fait peur et ne porte aucun espoir ? avec des « klem s3ib » ? Avec 100000 mots et 0,0000001 actions concrètes sur le terrain ?avec des « 9athaya mouch mte3ou ou il ne s’identifie pas » ? Avec une communication vieille de 50 ans ? Que si seulement les dinosaures de la politique se retirent (c’est paradoxal, ils demandent que les autres se retirent alors qu’ils sont la eux aussi, depuis plus de 20 ans ! ), laissent faire les jeunes, ca ne pourra qu’aller mieux (impossible de faire pire, même si cette jeunesse ne fait rien du tout).
Il était très attentif, et même dans mon élan plutôt agressif, il n’a pas cherche à m’interrompre.
Je lui ai parlé de la vidéo du responsable du PDP qui est parue le vendredi, je lui ai parlé de l’article de « El mawkef » qui a dis que la manifestation était légale, je lui ai parlé de Iyed Dahmani, qui vendait « el maw9ef » dans la manifestation de Paris photo a l’appui, et je lui ai dis que ca résume pourquoi la jeunesse tunisienne, ne s’intéresse plus a la politique.
Il n’a pas cherché à expliquer, ou pire justifier, il a admis que ca aurait pas du se faire, il n’a pas cherché a me donner des leçons, il a juste écouté.
Il avait un train à prendre, il a failli le rater, on s’est dis au revoir avec le sourire et le respect, sincères.
2 ou 3 jours plus tard, j’ai reçu un appel de Mr Adel Kadri (7ezb el we7da cha3bya), je le connaissais un peu sur FB, mais j’étais un peu sceptique. Je n’étais pas très confortable avec l’idée des parties RCD2. Il était tellement poli et cordial, et intelligent (il a bien compris ma méfiance sans que je dise un mot, et m’a bien expliqué dans quel cadre ca va se faire, qui sera présent, et autour de quoi). J’accepte.
J’arrive, je prends une place, et j’écoute avec la main sur la gâchette : si ca vire vers tbandir ou hazen w nafthan (a mon gout), je quitte la salle avec le maximum de bruit possible, eh ben je me trompais amèrement : Il y’avait Dr. Hizaoui qui donnait une conférence sur la presse, la liberté de la presse, une conférence « technique » qui parle des lois, des évolutions de ces lois, qui ne se gênait pas pour dire que cette lois doit changer, de critiquer.
Il y’avait plein de monde, Hajji, Khayati, Bounneni et plein d’autres.
La conférence se termine, les gens posent des questions, donnent des commentaires, ils se gênaient pas de parler des problèmes, de censure, de l’harcèlement de la police, de la prison, mais pour une fois, ce n’était pas « chakyen w bakyen » ,c’était des critiques sévères, une image négative mais avec une fenêtre d’espoir.
Je demande la parole, on me la donne et on me présenté comme blogueur. Je n’étais pas très confortable avec cette « étiquette », d’ailleurs je n’étais pas blogueur et comme si il fallait un titre pour légitimer une position ou un point de vu, comme si « citoyen payeur d’impôts » ne suffit pas.
Ma courte intervention a commencé par un lonnnnggg « faddddiiiiiiittttttttttt », j’ai parlé de la censure, de son illégalité, et pour rester dans le cadre de la conférence, j’ai dit que Dr Hizaoui propose de changer les lois, et que j’étais contre, que la première étape est de pouvoir appliquer les lois existantes, ca sert a quoi de faire une loi, qui ne sera pas respectée, ca sert a quoi de faire une loi si l’accuse de réception de la poste n’est pas garanti, ca sert a quoi de faire une loi qui parle de liberté d’expression, de la presse, si celles déjà existantes ne sont pas appliqués.
La conférence se termine, j’ai eu un entretien rapide avec Mr Kadri, très cordial , il me demande de faire une photo, j’accepte et je demande que le cigle/nom du parti ne soit pas visible sur la photo, en fait ce n’était pas parce que j’avais honte d’être dans cette conférence, ou que je ne voulais pas que ca se sache, je n’ai de compte a rendre a personne, mais c’était a ma manière, un test, car au pire même si la photo contient le cigle, ca ne m’aurait pas gêné, mais si le cigle n’y est pas, ca sera un message de confiance, de respect d’accord, la photo était en ligne, sans le cigle.
Je me rappelle d’un certain monsieur, qui s’est présenté un universitaire chercheur dans tout ce qui est « sa7affa », est venu me voir en privé avant que je rentre pour me dire sur un ton de conseil et de confidence « alsa9 fi Bou Chi7a, il pourra te protéger ». je ne lui ai pas mis une droite dans la figure, j’ai juste lancé un regard de mépris, un long regard de mépris.
La 3eme rencontre était avec Mr Zouhayer Makhlouf et Maitre Imene Trigui.
On s’est vu au café théâtre, il y’avait plein d’autres gens, Sana Zouaghi, une demoiselle qui s’appelle Lamis, Slim, MBL, deux autres messieurs ou peut être plus.
Dés qu’on s’est installés, il y’a eu une dizaine de policiers en civil autour de nous, leur chef est même venu parler a Mr Zouhayer en souriant : « chnouwa si Zouhayer, t2ater fihom ? ».
On n’a pas parlé de politique, on a beaucoup rigolé, surtout quand changuel a essayé de prendre la voiture de Mr Zouhayer, il y’a eu quelques idées pour un sayeb sala7 II, mais ce n’était que des propositions « légères », le rendez-vous était plutôt une prise de contact.
La quatrième rencontre était avec Mrs Mahdi Ben Jemaa et Baccar Ghrib, c’était au club des avocats, j’étais avec Azyz, une soirée cordiale, on a parlé, rigolé, on a parlé de sala7, et j’ai transmis , ainsi que Azyz toutes nos réserves par rapport a la réaction tardive de « Tari9 el Jadid » , des articles de Sofiene Chourabi, ou la concentration sur sa personne dépassait les lignes qui parlaient de la manif, de notre choix de « apolitique » , de la tentative de Sofiene de transformer la manif en « i3tissam » dans les locaux de Tajdid. Personne ne portait de gants et on disait les choses comme on les pensait, sans protocoles.
Une deuxième rencontre, avec Azyz en retard (comme toujours) et d’autres personne, donnera la naissance de Sayeb Sala7 II, mais ca, ca sera dans le prochain épisode.
Tu m'énerves. Tu joues trop bien le jeu du suspens.
ردحذفOn veut Sayeb Sala7 II, et trop vite! En plus grand, plus pensé, moins spontané mais toujours honnête et citoyen.